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"walk and talk therapy" : de l'usage de la marche dans la relation thérapeutique

  • mletessierpsy
  • 3 oct. 2023
  • 2 min de lecture

La "walk and talk therapy" trouve sa filiation dans l'initiative du psychologue américain Clay Cockrell qui se mit à transposer des séances thérapeutiques en dehors de son cabinet avec certains de ses patients, dans des parcs new-yorkais. Adaptation du cadre pour un patient peu disponible, il en remarqua rapidement les effets bénéfiques avant de le proposer par la suite à d'autres patients. C'est en effet bien à partir de la rencontre clinique que l'expérience put ensuite se modéliser pour conceptualiser un cadre originale : associer parole, mouvement et nature.

Cela n'est pas sans faire écho à ce que l'on peut retrouver dans la "clinique hors les murs", convoquant le thérapeute dans la souplesse et créativité pour aller trouver d'autres modalités de rencontre. Déposer des mots dans l'enceinte du bureau du psy ne va en effet pas de soi, ce à quoi l'on peut en effet souvent se confronter dans certaines institutions notamment lorsque la demande ne part pas de la personne accompagnée. Penser la relation thérapeutique en dehors des murs du cabinet ouvre ainsi la possibilité d'aller à la rencontre de l'autre différemment. Ces adaptations et "jeux" autour du cadre (au sens de donner du jeu, du mouvement tant psychiquement que corporellement) ont notamment pu me conduire à faire l'expérience des marches thérapeutiques avec des adolescents et jeunes adultes. Des sujets pour qui l'intrication entre parcours traumatiques et modalités de lien ont pu appeler le cote à cote pour permettre à la parole de se déployer, là où l'éprouvé d'une fixité du corps assis sous le regard de l'autre pouvait revêtir une tonalité encore trop angoissante. Ici, dans ce travail sous le prisme du rapport entre intériorité et extériorité, la nature se fait tantôt contenant, tantôt médiation thérapeutique; permettant dans sa synchronisation avec le mouvement et le trajet une relance de ce qui peut être psychiquement gelé. C'est aussi une expérience de sensations et de lien au beau, mais aussi parfois à l'éprouvé du "risque"et de son dépassement qui permettent la conscientisation de nouvelles ressources (voir le travail de l'IPNA des canadiens Sébastiens Rojo et Geneviève Bergeron, Intervention Psychosociale par la nature et l'aventure, à l'origine de programmes à visée thérapeutique et éducative au travers desquels"la mise en sens de l’expérience vécue lors du processus ne se déploie que si la personne arrive à ressentir les sensations et à éprouver les émotions qui l’habitent".)


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Il nous apparaît que ces modalités thérapeutiques peuvent aussi trouver sens et écho, à partir de la demande qui provient du patient en cabinet. On peut souhaiter s'engager dans le voyage thérapeutique qu'est le cheminement de découverte de sa propre subjectivité, mais ne pas ressentir et incarner ce récit et ses mots dans son corps.

La marche peut alors venir étayer et rassembler d'une manière différente quelque chose de cette expérience des mots que l'on adresse, à l'autre et à soi. Toujours dans un cadre rigoureusement pensé et porté par le thérapeute, par delà les murs.


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